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Christian Hidaka, Untitled (Harlequin), 2011
tempera sur toile, 35,5 x 30,5 cm
Courtesy Galerie Michel Rein, Paris
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Christian Hidaka, Untitled (actor), 2011
tempera sur toile, 40,5 x 51 cm
Courtesy Galerie Michel Rein, Paris
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Encore une fois, il est ici
question de voyage. Mais au-delà d’une simple évocation de l’ailleurs, il
s’agit d’abord d’une promenade au sein de territoires recomposés, entre mythe
et réalité, matériel et immatériel...
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Christian Hidaka, Green Canopy, 2011
tempera sur toile, 40 x 50 cm
courtesy Galerie Michel Rein, Paris
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Si l’on peut entrevoir chez Christian Hidaka des
références à Diego Rivera (pour la palette
et les aplats), quelques échos à Salvador Dali (pour les paysages
contemplatifs et les déserts silencieux), ou à Picasso – auquel Hidaka rend hommage avec Untitled (Harlequin)
– l’artiste a su se réapproprier l’œuvre de ses prédécesseurs, et dépasser leur
style afin de découvrir le sien.
Le peintre utilise des teintes
douces, presque pastels, réutilise les motifs géométriques de mosaïques antiques
(pour l’arrière-plan de son arlequin ou encore sur le panneau à
l’extrême-gauche dans Untitled (actor)
et la perspective qu’il emploie transforme chaque tableau en une vue aérienne
comme reproduite seulement à partir d’une image mentale et d’un souvenir déjà
presque effacé : les symboles, seuls, restent impérissables.
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Christian Hidaka, Figure + forms, 2011
tempera sur toile, 40 x 60 cm
Courtesy Galerie Michel Rein, Paris
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Les peintures à la tempera de Christian Hidaka ont d’ailleurs été réalisées après un séjour à Volubilis, ancien comptoir romain au Maroc et site archéologique fourni en mosaïques antiques, tandis que « des souvenirs me revenaient à l’esprit, explique le peintre – le soleil couchant qui colore les roches du désert de l’Utah d’un rouge sang, la bouleversante absence des habitants de Volubilis, les gravures de William Stukeley, l’art aborigène et les dessins du désert de Nazca, qui se comprennent uniquement vus d’en haut ».
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Christian Hidaka, Small desert settlement, 2011
tempera sur toile, 46 x 60,5 cm
Courtesy Galerie Michel Rein, Paris
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Lorsque de rares personnages
habitent ses paysages, ils déambulent rêveusement parmi des décors de théâtres,
parois aveugles et murs creux, le ciel traversant bientôt les crépis. Les
ombres attestent la pesanteur du soleil et l’écrasante chaleur (qui explique
peut-être la quasi-absence d’êtres humains, tandis que des lièvres mystérieux
s’immobilisent et attendent, à l’affût d’un cri qui viendrait rompre le
silence).
Chaque peinture donne l’impression d’être
un fragment d’une fresque immense, démontée, dont seulement quelques segments
auraient survécus à la destruction. Les bassins d’eau sont souvent coupés par
les bords du panneau, les rochers tronqués, matérialisant aussi l’immensité de
ce désert conceptuel, peuplé de cylindres et d’arbres de cartons, comme si
finalement l’onirisme que voulait déployer l’artiste dépendait d’un décor de
cinéma créant un paysage marginal.
Christian Hidaka,
“Red Desert”
Du 6 octobre au
5 novembre 2011
Galerie Michel
Rein
42 rue de
Turennes (Métro Saint-Paul ou Chemin Vert)
75003 Paris
Ouvert du mardi
au samedi de 11h à 19h
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