samedi 15 octobre 2011

Christian Hidaka à la galerie Michel Rein

Christian Hidaka, Untitled (Harlequin), 2011
tempera sur toile, 35,5 x 30,5 cm
Courtesy Galerie Michel Rein, Paris


Christian Hidaka, Untitled (actor), 2011
tempera sur toile, 40,5 x 51 cm
Courtesy Galerie Michel Rein, Paris


Encore une fois, il est ici question de voyage. Mais au-delà d’une simple évocation de l’ailleurs, il s’agit d’abord d’une promenade au sein de territoires recomposés, entre mythe et réalité, matériel et immatériel...


Christian Hidaka, Green Canopy, 2011
tempera sur toile, 40 x 50 cm
courtesy Galerie Michel Rein, Paris

Si l’on peut entrevoir chez Christian Hidaka des références à Diego Rivera (pour la palette  et les aplats), quelques échos à Salvador Dali (pour les paysages contemplatifs et les déserts silencieux), ou à Picasso – auquel Hidaka rend hommage avec Untitled (Harlequin) – l’artiste a su se réapproprier l’œuvre de  ses prédécesseurs, et dépasser leur style afin de découvrir le sien.

Le peintre utilise des teintes douces, presque pastels, réutilise les motifs géométriques de mosaïques antiques (pour l’arrière-plan de son arlequin ou encore sur le panneau à l’extrême-gauche dans Untitled (actor) et la perspective qu’il emploie transforme chaque tableau en une vue aérienne comme reproduite seulement à partir d’une image mentale et d’un souvenir déjà presque effacé : les symboles, seuls, restent impérissables.

Christian Hidaka, Figure + forms, 2011
tempera sur toile, 40 x 60 cm
Courtesy Galerie Michel Rein, Paris

Les peintures à la tempera de Christian Hidaka ont d’ailleurs été réalisées après un séjour à Volubilis, ancien comptoir romain au Maroc et site archéologique fourni en mosaïques antiques, tandis que « des souvenirs me revenaient à l’esprit, explique le peintre – le soleil couchant qui colore les roches du désert de l’Utah d’un rouge sang, la bouleversante absence des habitants de Volubilis, les gravures de William Stukeley, l’art aborigène et les dessins du désert de Nazca, qui se comprennent uniquement vus d’en haut ».

Christian Hidaka, Small desert settlement, 2011
tempera sur toile, 46 x 60,5 cm
Courtesy Galerie Michel Rein, Paris
 Lorsque de rares personnages habitent ses paysages, ils déambulent rêveusement parmi des décors de théâtres, parois aveugles et murs creux, le ciel traversant bientôt les crépis. Les ombres attestent la pesanteur du soleil et l’écrasante chaleur (qui explique peut-être la quasi-absence d’êtres humains, tandis que des lièvres mystérieux s’immobilisent et attendent, à l’affût d’un cri qui viendrait rompre le silence).

Chaque peinture donne l’impression d’être un fragment d’une fresque immense, démontée, dont seulement quelques segments auraient survécus à la destruction. Les bassins d’eau sont souvent coupés par les bords du panneau, les rochers tronqués, matérialisant aussi l’immensité de ce désert conceptuel, peuplé de cylindres et d’arbres de cartons, comme si finalement l’onirisme que voulait déployer l’artiste dépendait d’un décor de cinéma créant un paysage marginal.


Christian Hidaka, “Red Desert
Du 6 octobre au 5 novembre 2011
Galerie Michel Rein
42 rue de Turennes (Métro Saint-Paul ou Chemin Vert)
75003 Paris
Ouvert du mardi au samedi de 11h à 19h

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