samedi 1 octobre 2011

Denis Dailleux et le Ghana à la galerie Camera Obscura


Denis Dailleux ne se contente pas d’exposer chez Camera Obscura une nouvelle série très éloignée de son Caire fétiche et de son Egypte chérie. Non, ici, unité de temps et de lieu, une histoire qui se dessine dans un décor incroyable : le petit port d’Accra, capitale du Ghana, et Cape Coast, 200 kilomètres plus à l'ouest.

James Town, Ghana, 2010
Il faut imaginer la grève, les canots aux coques colorées alignés sur le rivage, des enfants courent sur la plage pendant que les femmes s’occupent du poisson ramenés par les pêcheurs et s’occupent de son conditionnement. Des équipages réparent déjà leurs filets, abîmés en plusieurs endroits lors de la pêche de cette nuit, d’autres se mettent à nu et se lavent enfin, le corps recouvert de mousse blanche. Plus loin, les cabanes d’habitation, des vieilles femmes que la vie n’a pas non plus épargnée essaient de se rendre utile auprès des plus jeunes.

L'enfant au tee-shirt, Cape Coast, 2009
Toutes les photos prises à Accra et Cape Coast semblent simultanées, comme si le photographe avait hérité d’un don d’ubiquité, toutes les parties du port s’animent en même temps. Or, il n’en n’est rien, certains clichés sont même séparés d’un an. Denis Dailleux garde cette façon sincère et cordiale – qu’il montrait déjà il y a dix ans dans ses premières images d’Egypte – d’aborder les gens qu’il veut prendre en photo, avant de les fixer dans leur environnement quotidien, conservant en arrière fond le dénivelé d’une rue ou la mer et son horizon, comme si ces décors devaient apporter un signe : l’avenir ? 

Tout cet onirisme, cette douceur sont aussi transmises par les couleurs et la lumière des photographies, comme peintes. Les teintes pastelles, des bleus des verts, du blanc pur, font plus ou moins écho (pour l’historien de l’art) aux scènes de genre de la peinture hollandaise du XVIIe siècle, mais avec ces flous : le mouvement n’est pas caché. Le format contribue également à cette impression : carré, particulièrement adapté aux portraits, il offre également l’avantage de souligner les perspectives et les points de fuite. Les tirages sont de grande et moyenne dimensions troisième élément fondamental : le visiteur se plonge au cœur des photographies car il y est invité, nos pieds reposent sur ce sable foncé, passent entre les coques des embarcations et gagnent le rivage…



Exposition "Ghana", Denis Dailleux
Du 9 septembre au 22 octobre 2011 
Galerie camera obscura
268 boulevard Raspail (Métro Raspail)
75014 Paris
Ouvert du mardi au samedi, de 13h à 19h

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